Pathologies des Nerfs

Paralysie du plexus brachial

Qu'est-ce que la paralysie du plexus brachial d'origine traumatique ?

La paralysie traumatique du plexus brachial se produit fréquemment à la suite d’un accident impliquant un deux-roues. Elle résulte d’un étirement ou d’un arrachement des nerfs qui émergent de la moelle épinière pour former un réseau complexe, responsable de l’innervation des muscles du membre supérieur ainsi que de sa sensibilité.

L’anatomie du plexus brachial est particulièrement sophistiquée et se divise en trois régions :

  • Supraclaviculaire (situé au-dessus de la clavicule).
  • Rétroclaviculaire (en arrière de la clavicule).
  • Infraclaviculaire (sous la clavicule).

Chacune de ces régions présente des spécificités anatomiques distinctes, et il existe de nombreuses variations individuelles d’un patient à l’autre.

Les lésions du plexus brachial peuvent entraîner une paralysie partielle ou complète du membre supérieur.

Quelles sont les populations atteintes de paralysie du plexus brachial ?

Les motards constituent la population la plus touchée par la paralysie du plexus brachial. Cependant, ces dernières années, l’essor des vélos en milieu urbain et des trottinettes a conduit à une augmentation significative des cas de paralysie du plexus brachial.

Quels sont les symptômes de la paralysie traumatique du plexus brachial ?

La paralysie partielle ou totale du membre supérieur demeure la séquelle principale en cas de lésions du plexus brachial. Classiquement, on distingue :

  • Les paralysies hautes du plexus brachial, provoquant une paralysie de l’épaule et du coude.
  • Les paralysies basses, qui entraînent une paralysie du poignet et de la main.
  • Les paralysies totales, affectant l’ensemble du membre supérieur

Des symptômes associés permettent de localiser le niveau de la lésion du plexus brachial : modification au niveau de l’œil avec une chute de la paupière, paralysie du diaphragme, décollement de l’omoplate.
Les lésions associées sont fréquentes, notamment l’arrachement de l’artère du membre supérieur dans les paralysies totales du plexus brachial, ayant pour conséquence une quasi abolition lors de la prise du pouls au poignet.

La plupart des patients souffrent également de douleurs neurologiques ou neuropathiques liées aux lésions nerveuses, parfois d’une intensité extrême, nécessitant une prise en charge spécialisée rapide.

L’examen clinique initial doit être réalisé par un praticien habitué à la prise en charge des paralysés du plexus brachial.

Quels sont les examens complémentaires à réaliser en cas de paralysie du plexus brachial ?

Lors d’une paralysie du plexus brachial, les examens complémentaires sont utiles, mais leur fiabilité peut être limitée. L’examen clinique demeure l’élément clé pour établir le diagnostic et guider la prise en charge thérapeutique.

Un électromyogramme (EMG) est presque systématiquement prescrit. Cet examen enregistre l’activité électrique des nerfs du plexus brachial, offrant des informations précieuses sur l’état fonctionnel des nerfs. En complément, une IRM spécifique est réalisée pour localiser précisément le siège de la lésion au niveau des nerfs du plexus brachial.

Enfin, une radiographie thoracique en inspiration et expiration forcée peut être demandée pour confirmer la présence d’une paralysie diaphragmatique associée, si une telle suspicion clinique existe.

Quels sont les traitements en cas de paralysie traumatique du plexus brachial ?

Il existe différents degrés d’atteinte des nerfs du plexus brachial.
Le cas le plus favorable correspond à une contusion entraînant une abolition temporaire de la conduction électrique au sein des nerfs du plexus brachial. Dans ce cas, la récupération sera spontanée et ne va pas nécessiter de prise en charge spécifique en dehors de séances de rééducation d’entretien du membre supérieur.

Lorsqu’il existe des lésions avérées, c’est-à-dire une interruption des nerfs du plexus brachial donc et câbles électriques qui permettent l’innervation des muscles, l’unique traitement est chirurgical. Il doit être réalisée dans les six premiers mois qui suivent l’accident pour des raisons physiologiques. De multiples possibilités thérapeutiques en fonction du type de paralysie sont alors possibles :

  • Greffes nerveuses ou transferts nerveux directement sur les nerfs du plexus brachial.
  • Transferts musculaires, incluant les muscles, leurs vaisseaux et nerfs (généralement prélevés au niveau de la cuisse), permettant de rétablir les fonctions essentielles du membre supérieur.

La priorité reste le rétablissement de la flexion du coude.
Si la flexion du coude est rétablie et éventuellement d’autres fonction, nous pouvons poursuivre le traitement par de la chirurgie palliative avec l’objectif d’améliorer la fonction du membre supérieur.

Chaque patient, en fonction de son âge, de la nature des lésions, et des lésions associées, pourra bénéficier d’un traitement personnalisé et adapté à sa situation spécifique.

Quelles sont les suites de l'opération ?

L’évolution post-opératoire dépend principalement de la sévérité de la paralysie initiale et des options de reconstruction disponibles, qu’elles soient nerveuses, tendineuses ou ostéoarticulaires. Le délai de prise en charge est un facteur déterminant du pronostic. En effet, les résultats de la microchirurgie nerveuse sont nettement meilleurs si l’intervention a lieu dans les six premiers mois post-traumatiques.

Les techniques microchirurgicales avancées, notamment le transfert nerveux, ont permis des progrès significatifs dans le traitement des paralysies partielles du plexus brachial. Lorsqu’elles sont opérées rapidement, ces paralysies présentent souvent une évolution favorable, avec une récupération substantielle de nombreuses fonctions.

Pour les paralysies totales, le pronostic est plus réservé. À ce stade, l’objectif est de rétablir une partie des fonctions du membre supérieur, bien que la récupération complète soit rarement atteinte. Les prothèses myoélectriques constituent l’un des axes de recherche prometteurs pour améliorer la fonction du membre supérieur dans le cas de paralysies totales.

Les paralysies traumatiques du plexus brachial sont extrêmement variées et chaque patient constitue un cas unique nécessitant un plan thérapeutique sur le long terme. Une prise en charge spécialisée dès le début est essentielle pour optimiser les chances de récupération. Dès la première intervention, il est crucial de mettre en place une stratégie thérapeutique claire, en prévoyant les interventions futures et en anticipant les différentes étapes de la reconstruction du membre supérieur paralysé. Si une intervention chirurgicale est requise, elle doit être réalisée dans les plus brefs délais pour maximiser les chances de succès.

La prise en charge multidisciplinaire est clé pour un traitement global et optimal. Elle inclut des professionnels tels que le médecin de la douleur, les chirurgiens spécialisés du plexus brachial, les radiologues et neurologues spécialisés, ainsi que des rééducateurs spécialisés. En outre, des experts en reclassement professionnel et en dommages corporels sont souvent impliqués pour garantir un accompagnement complet du patient tout au long de son parcours de soins.

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